Saint Constantin et sainte Hélène (21 mai)

Saint Constantin et Sainte Hélène

(274-337) (248 -329)

Fêtés le 21 mai

Hélène, mère de Constantin, naquit vers 248 et vécut à Drepane, près de Nicomédie, province romaine de Bithynie au nord-ouest de l’Asie Mineure. Ses parents étaient modestes et humbles. Fille de domestiques, elle devint servante d’auberge. Constance Chlore, jeune officier de l'armée, fut attiré par elle et l'épousa. Ils eurent un fils, Constantin, né probablement à Nish en Serbie. Lorsque vingt ans plus tard, Constance Chlore devint César des Gaules (293) sous le nom de Flavius Constantius, il répudia Hélène pour épouser une princesse impériale, Théodora, belle-fille de Maximien Hercule. Hélène et son fils vécurent alors en exil à Trèves tout en gardant les faveurs du mari.

À la mort de son père en 306, Constantin, toujours apprécié et préféré par l’armée de Bretagne, fut acclamé empereur des Gaules et de Bretagne à York, succédant de bon droit à Flavius Constantius. Ayant toujours gardé une fidèle affection pour sa mère, il la prit à ses côtés et lui offrit un palais à Trèves où lui-même résidait. Averti de la tyrannie exercée par Maxence à Rome et du mécontentement des citoyens, il décida de l’affronter bien que moins puissant en armes. Traversant les Alpes, il vit au crépuscule une croix sur l’horizon avec l’inscription : Par cette croix, tu vaincras !

Aussi fit-il peindre sur les boucliers le monogramme du Christ. Victorieux de l’empereur Maximien Galerius à l’Est et de Maxence à l’Ouest (313), il fit proclamer l’Édit de Milan qui garantissait la liberté aux chrétiens. Avec Constantin, seul gouverneur de tout l’Empire romain, une nouvelle ère commençait pour le christianisme.

Installé à Rome, il fit venir Hélène pour la combler d’honneurs. Il l’établit dans la résidence impériale du Sessorium et lui accorda de grands pouvoirs. Couronnée d’un diadème royal, elle reçut le titre d’Augusta.Des monnaies furent frappées à son effigie. À son instigation, Constantin fit construire la basilique Saint Pierre sur le tombeau des apôtres. Elle-même édifia une basilique en l’honneur des saints Pierre et Marcellin, sur la voie Lavicane, où s’élèvera plus tard son mausolée.

Hélène n’oublia pas ses humbles origines. Appréciée du peuple, elle n’étalait pas sa grandeur, se consacrait aux pauvres, délivrant nourriture et argent aux nécessiteux, voire une maison ou un coin de terre pour qu’ils puissent subvenir à leurs besoins. Elle visitait et libérait les prisonniers, elle prenait soin des exilés. Lors de célébrations liturgiques, revêtue d’habits simples, elle se glissait parmi les fidèles. Sa façon d’être était manifestement inspirée de l’Évangile.

Constantin affronta l’empereur d’Orient, Lucinius, qui avait repris les persécutions contre les chrétiens. Après sa victoire en 324, Hélène connut un plus large champ d’action. Fervente chrétienne, elle se rendit en Terre Sainte, soumise maintenant au pouvoir de son fils et au sien, pour y recueillir les reliques de la Passion. Au Golgotha, elle creusa dans les décombres et découvrit trois gibets. Elle se rappela la crucifixion du Seigneur entre deux larrons. Grâce à l’inscription « Jésus de Nazareth, Roi des Juifs », présente sur une des croix, Hélène reconnut le bois du supplice de son Seigneur.

À Jérusalem, Constantin entreprit de grands travaux pour dégager les Lieux Saints ensevelis sous des amas de terre depuis Hadrien. Il y fit ériger la basilique de l’Anastasis.Selon Eusèbe, Hélène construisit deux basiliques : l’Éléona au mont des Oliviers et celle de Bethléem, encore presque intacte aujourd’hui. Elle fit dégager tous les lieux qui gardaient la mémoire du Seigneur et de sa très sainte Mère pour y construire des églises. Elle y distribua des aumônes et servit elle-même les nécessiteux. L’Égale des Apôtres,ainsi appelée pour tous les services rendus à l’Église, retourna enfin à Constantinople et y mourut en 327.

Prenant distance par rapport à la Rome païenne persécutrice des chrétiens, Constantin déplaça la capitale de l’empire à Byzance qu’il nomma Constantinople, ville de Constantin. Cependant la liberté religieuse une fois acquise, les hérésies se firent jour. À l’ouest, les Donatistes et les Novatiens, (condamnés au concile de Milan en 316) réclamaient un second baptême pour ceux qui avaient renoncé à la foi pendant les persécutions. À l’est, l’arianisme niait la nature divine du Christ, le considérant comme une simple créature. Le premier concile œcuménique de Nicée (325), rassemblant de nombreux évêques confesseurs de la foi durant les persécutions, condamna l’arianisme. Le symbole de la foi fut proclamé, incluant le terme « consubstantiel au Père » sur l’insistance de Constantin pour confirmer la divinité du Christ.

Aussi étrange que cela puisse paraître, Constantin accepta sur son lit de mort le baptême auquel il s’était préparé toute sa vie. Il mourut le jour de la Pentecôte 337 et fut enterré dans la crypte de l’église des saints Apôtres qu’il s’était fait aménager pour lui-même.

Valère De Pryck et sœur Myriam, clarisse

Sources : Orthodox Church of America, Feast and Saints, 21 may.

Vies des saints et des bienheureux, RRPP Bénédictins de Paris, Letouzay et Ané, 1950