Saint Remi (fêté le 1 octobre)

Saint Remi
Évêque de Reims
vers 437-533

Fêté le 1 octobre dans le diocèse de Reims

Selon la tradition, Remedius (ou Remigius) serait né à Cerny-en-Laonnois, près de Laon, dans la famille aisée du comte Émile de Laon époux de sainte Céline. Très pieux, il décide dès l’âge de vingt ans de se cloîtrer dans une maison près de Laon pour y mener une vie de prière. Venant de la bonne société gallo-romaine, il poursuit sans doute des études à Reims où il sera élu évêque en 459 à l’âge de seulement vingt-deux ans, plébiscité par le peuple rémois. En succédant à Bennadius, il devient ainsi le dix-septième évêque de Reims (son frère, saint Principe, était déjà évêque de Soissons).

Nous disposons à son sujet de peu d’éléments biographiques. Fin connaisseur des Saintes Écritures, d’une grande science et versé dans la rhétorique, Remi s’illustre par sa rigueur morale et son extraordinaire charité qui le pousse à collecter des fonds redistribués ensuite aux pauvres de son diocèse. On lui attribue de nombreux miracles : guérisons d’aveugles, arrêt d’incendies, changement d’eau en vin…. Le plus célèbre d’entre eux décrit par son biographe Hincmar (archevêque de Reims entre 845 et 882) demeure celui de la sainte Ampoule. Lors du baptême de Clovis, au moment de pratiquer l’onction du saint-chrême, le pontife s’aperçoit qu’il n’y a plus d’huile. Levant les yeux au ciel pour une fervente prière, on vit alors l’Esprit Saint, tel une colombe, poser dans les mains de Remi une ampoule d’huile sainte. Cette ampoule miraculeuse, sans jamais s’épuiser, fut conservée dans l’Abbaye de saint Remi à Reims jusqu’en 1793, lorsque les révolutionnaires la brisèrent.

Vers 482, Clovis devient roi des Francsà Tournai. Pour la circonstance, Rémi lui adresse ses félicitations et ses conseils dans la lettre suivante :Secourez les malheureux, protégez les veuves, nourrissez les orphelins...Que votre tribunal reste ouvert à tous et que personne n’en sorte triste ! Toutes les richesses de vos ancêtres, vous les emploierez à la libération des captifs et au rachat des esclaves. Admis en votre palais, que nul ne s’y sente étranger ! Plaisantez avec les jeunes, délibérez avec les vieillards !

Nous connaissons l’histoire du vase de Soissons dont Remi fut le bénéficiaire. Des guerriers francs avaient dérobé un grand vase de valeur dans le mobilier liturgique ; l’évêque le réclama au prince qui parvint à le faire restituer non sans quelques difficultés.

La bataille de Tolbiac fut déterminante pour la conversion du roi, ardemment désirée par Remi. Comme les Francs ployaient sous la poussée des Alamans, Clovis inquiet invoqua le Dieu de son épouse, Clothilde, une catholique amie de l’évêque. Quand l’ennemi fit volte-face, Clovis en conclut que lui aussi devait faire de même, tourner le dos au paganisme pour venir au Christ. Restait une situation délicate à franchir : comment la garde royale païenne accueillerait-elle cette conversion ? Mais quelle ne fut pas sa surprise !À l’ annonce de la nouvelle, celle-ci se mit à applaudir. Rempli de joie et sans plus attendre, Remi commanda les préparatifs du baptême. La cérémonie solennelle est commentée ainsi par saint Grégoire de Tours : « Le nouveau Constantin s’avance vers le bain...Quand il est entré dans le baptistère, le saint de Dieu lui dit de sa bouche éloquente : « Courbe doucement la tête, fier Sicambre¹, adore ce que tu as brûlé et brûle ce que tu as adoré ». Le roi, ayant confessé le Dieu tout puissant en une Trinité, fut alors baptisé au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, oint du saint chrême, accompagné du signe de la croix du Christ. Avec lui furent baptisés plus de 3000 hommes de son armée. C’était le 25 décembre 496, date que la ville de Reims garde toujours en sa mémoire ². L’évêque devint le conseiller avisé et écouté du roi des Francs. Une estime et une bienveillance réciproques s’établirent entre eux qui permit de créer une entente entre le clergé et l’autorité franque.

Selon Grégoire de Tours, Remi demeura évêque pendant au moins soixante-dix ans. Au cours de son très long épiscopat, il mena des campagnes d’évangélisation en pays ariens et païens. Il fonda les évêchés de Laon, Cambrai, Arras et de Thérouanne. Après la mort de Clovis, il sera de plus en plus contesté par ses pairs, isolé au sein du clergé, car celui-ci s’inspirant des théories du pape Gélase revendiquera l’indépendance de l’Église par rapport au pouvoir royal.Il meurt à l’âge avancé de 96 ans.

Après de multiples péripéties dues à l’histoire, ses restes reposent enfin dans la Basilique Saint Remi à Reims.

¹Les Sicambres ou Sugambres (var. Sicambri, Sicambers, Sigambrer, Sugumbrer, Sugambri ou Sicambriens) constituaient un peuple germanique ou celtique établi, au Ier siècle av. J.- C., sur la rive droite du Rhin.

² Notons quepar la suite à partir d’Henri Ier, tous les rois de France (sauf trois) seront sacrés à Reims.

Sources : R.P. Bénédictins de Paris
Différentes sources sur Internet.
Site du diocèse de Reims

Valère De Pryck et sœur Myriam clarisse.