Saint Sabbas de Serbie (fêté le 14 janvier)

Saint Sabbas de Serbie

1169-1236

Fêté le 14 janvier

Saint Saba de Serbie (Rastko Namanji?) est le fils cadet du grand roi de Serbie Stefan Namanja et d'Anne, fille de l'empereur Romanus de Constantinople. Très pieux, il aimait particulièrement les icônes. Au moment de recevoir le titre de prince de l'actuelle Herzégovine, il refusa le pouvoir et partit au mont Athos suite à sa rencontre avec un moine. Il y reçut le nom de Sabbas (Sava). Âgé de 17 ans, il quitta en secret la maison paternelle pour le monastère de saint Panteleimon qui venait d'être donné à la Russie en 1169. Furieux, son père tenta de récupérer son fils, menaçant même d'une guerre le gouverneur du district de l'Athos. Pendant la nuit, alors que les soldats étaient ivres, Rostislav (Rastko) fut tonsuré (1186). Il renvoya ses habits civils et ses cheveux, avec une lettre, à ses parents. Ensuite il chercha - avec succès - à les persuader de se tourner vers le monachisme. Son père et son frère devinrent moines au monastère de Vatopedi. Sa mère devint moniale sous le nom d'Anastasie (21 juin). Son père prit le nom de Siméon (13 février). Ensemble, son père l'ayant rejoint à l'Athos en 1197, ils y restaurèrent le monastère Chilandari (Hilandar), y assurèrent le renouveau de la vie spirituelle et le donnèrent à la Serbie. De grande renommée, il devint « un don éternel aux Serbes », le centre de la vie spirituelle et culturelle du peuple pendant des siècles. Saint Saba y aurait apporté l'icône de la Mère de Dieu aux trois mains, l'une des plus sacrées. Tous les moines de l'Athos les reconnaissent comme les seconds fondateurs.

Saba fut ordonné diacre, prêtre ensuite, avant de devenir archimandrite(Un archimandrite (du grec arché, « chef », et mandra, « cloître ») est, dans les Églises de rite byzantin, un titre honorifique accordé aux higoumènes (supérieurs de monastère) ou aux recteurs (curés) de paroisses importantes).Consacré archevêque de Serbie, premier archevêque de Petch et père de l'Église orthodoxe serbe, par le patriarche œcuménique Germain, il quitta la Sainte Montagnecomme s'il quittait le paradis.Abattu de tristesse suite à son départ pour ses nouvelles fonctions, la Sainte Vierge lui apparut en songe lui disant :Pourquoi rester triste sous mon patronage ?Ces paroles le tirèrent de son abattement et il retrouva la joie. En reconnaissance à Marie, il fit faire nombre d'icônes du Sauveur et de sa Sainte Mère et les plaça dans une église.

Afin de présenter et de consolider un christianisme orthodoxe au sein du peuple serbe, il termina en 1220 leCode de saint Savacomprenant des lois civiles et ecclésiastiques. Le texte repose sur un travail de consensus établi entre les autorités religieuses et laïques, concept cher à notre saint. Il influença l'esprit grec jusqu'aujourd'hui : en effet, le premier ministre grec se rend encore régulièrement au mont Athos pour recevoir l'hommage des moines comme le faisaient les souverains à l'époque de Sava.

En 1221, il publia unGuide pratique de la véritable foi orthodoxe de l'Église serbe.Il y reconnaît comme seules autorités les conciles œcuméniques et les enseignements des Pères de l'Église. Il y condamne les hérésies des bogomiles connue en Europe occidentale sous le nom de Cathares. Les deux livres sont la colonne de l'autocéphalie orthodoxe serbe.

Sava fut l'un des plus érudits du monde byzantin de l'époque, sans pour autant que son activité caritative en souffrit. Il organisa des écoles autour des monastères, celui de Hilandar, bien sûr, et d'autres. Les moines instruisaient les jeunes de toutes origines sociales. Adultes et adolescents ne furent pas oubliés dans cet enseignement qui se donnait également dans les villes et les villages plus importants.

Chargé des relations avec le roi de Hongrie Vladislav, qui venait de déclarer la guerre à la Serbie, il réussit à rétablir la paix et à convertir le roi à l'orthodoxie. Ainsi fut facilité l'autonomie de l'Église serbe et le renforcement de l'État serbe. Il couronna son frère Étienne premier roi serbe, auquel, à la mort de ce dernier, son fils aîné Radislav lui succéda.

En 1234, il se démit de ses fonctions d'archevêque de Serbie et partit pour un pélerinage sur le tombeau du Christ à Jérusalem. Sur le chemin de retour, il s'arrêta à Trnovo en Bulgarie où il mourut le 14 janvier 1236 dans une grande joie spirituelle. Il fut enterré dans l'église des quarante martyrs. En 1237, le roi des Serbes Vladislav parvint à ramener les reliques de son oncle dans sa fondation pieuse à Mileševa qui devint un centre miraculeux.

Les Bulgares protestèrent devant le départ du corps d'un si grand saint. En réponse, de nombreux miracles se produisirent à partir des restes de son cercueil resté sur place. Le 27 avril 1597, la Serbie se trouva sous contrôle turc. Le pacha ottoman, Sinan Pacha, fit transporter les reliques à Belgrade pour les y faire brûler, afin de forcer les Serbes à se convertir à l'islam. Cependant la grande majorité resta fidèle au christianisme orthodoxe. À l'emplacement du bûcher fut édifiée la Cathédrale Saint Sava, une des plus grandes d'Europe. En Serbie, il est le patron des étudiants.

Valère De Pryck et sœur Myriam, clarisse

Source : Orthodox Church of America, saint Sava, 14 january, Internet.