Sainte Eudocie (fêtée le 1 mars)

Sainte Eudocie la samaritaine

† 107

Fêtée le 1er mars

Eudocie, originaire d'Héliopolis en Phénicie (actuellement Baalbek), vécut durant le règne de Trajan (98-117). Sans connaissance du vrai Dieu, elle mena une vie de pécheresse se laissant entraîner à la débauche et livrant son corps, orné d'une rare beauté par le Créateur, à la prostitution. Elle acquit de cette façon une immense fortune et vécut dans l'insouciance de nombreuses années.

Un jour, un certain moine Germain, venu à la ville pour régler des affaires de son monastère, vint loger dans la maison voisine. Durant la nuit, il se mit à réciter à haute voix des psaumes et à lire l'évangile où il était question du jugement dernier, de la punition des pécheurs et de la récompense pour les justes. Éveillée, à l'écoute de ces paroles, Eudocie fut ébranlée au plus profond d'elle-même, revoyant ses nombreuses années passées écoulées dans le péché. Toute la nuit, elle versa d'abondantes larmes.

La matin elle courut vers Germain et tombant à ses pieds l'implora de lui montrer la bonne voie. Il lui enseigna la foi au Christ et la renvoya ensuite chez elle pour éprouver pendant une semaine de retraite et de prière la fermeté de sa résolution. En prière, elle vit une grande lumière et fut enlevée par l'archange Michel au ciel où les élus l'accueillirent avec joie. Le diable vint accuser Dieu d'avoir accepté si vite le repentir de cette femme. Une douce voix se fit entendre : Tel est le bon plaisir (eudokia) de Dieu : recevoir avec compassion les hommes qui se repentent. Eudocie fut ramenée dans sa demeure avec la promesse d'être assistée dans les combats qu'elle aurait à mener contre le péché.

L'évêque de la ville Théodote la baptisa et suivant les instructions de son père spirituel, elle distribua sa fortune mal acquise aux nécessiteux. Détachée de tout bien, elle rejoignit alors Germain qui l'admit dans un monastère féminin non loin du sien. Pleine de zèle et de repentir, elle chercha à effacer par une vie sainte la trace de ses passions anciennes. Elle apprit le psautier par cœur et se nourrit de la méditation de l'Écriture. Elle reçut du Seigneur le pouvoir d'accomplir des miracles. À la mort de la supérieure, elle fut élue par la communauté pour lui succéder.

Certains de ses amants allèrent la dénoncer auprès de l'empereur argumentant qu'elle faisait construire des refuges pour les chrétiens rebelles à son autorité et à la religion impériale. Celui-ci envoya trois cents soldats pour pénétrer dans le monastère mais une force divine les en empêcha. D'autres légendes circulent dont il est impossible de vérifier l'authenticité. Elle aurait ramené à la vie ceux qui voulaient s'en prendre à sa personne ou à son monastère et ils se seraient convertis. Elle les aurait enseignés ensuite sur la vie chrétienne qu'ils auraient à mener.

Par la suite, elle vécut encore cinquante-six ans dans son monastère. Un nouveau gouverneur, nommé Vincent, s'établit à Héliapolis avec la ferme volonté d'en finir avec la célèbre Eudocie. Il envoya des soldats qui, sans autre forme de procès, lui tranchèrent la tête. Ainsi son désir le plus cher fut accompli : être définitivement unie à son Époux céleste. C'était le 1 mars 107. Elle accomplit ensuite de nombreux miracles à travers la vénération de ses reliques, témoignant ainsi aux yeux de tous de la puissance du repentir.

De cette obscure martyre, la piété chrétienne a fait l'héroïne d'un pittoresque "roman hagiographique". Les détails de sa biographie appartiennent à une sorte de légende dorée, fréquente à cette époque pour célébrer tant de martyrs des premiers siècles, témoins de la foi devant les empereurs despotes et sanguinaires.

Valère De Pryck et sœur Myriam, clarisse

Sources : Orthodox Church in America, Lives of the Saints, Internet.

Calendrier de l'Église orthodoxe, sainte Eudocie, Internet.